L’IA militaire d’AUKUS fait ses preuves : un bond technologique pour garder l’avantage

Published On: août 12, 2024//Categories: News//3 min read//610 words//
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L’alliance AUKUS à l’avant-garde de l’intégration de l’IA dans les systèmes d’armes

Dans le contexte d’un environnement géopolitique tendu, marqué notamment par les ambitions croissantes de la Chine dans la région indo-pacifique, l’alliance stratégique entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, connue sous le nom d’AUKUS, s’est fixé comme objectif prioritaire le développement de technologies de défense de pointe intégrant l’intelligence artificielle. C’est dans cette optique que des essais conjoints récents, baptisés RAAIT (Resilient and Autonomous Artificial Intelligence Technology), ont permis d’évaluer les capacités d’un système combinant l’IA et les drones militaires dans des environnements contestés multi-domaines.

Un défi technologique de taille : accélérer la prise de décision sur le champ de bataille

L’objectif principal des essais RAAIT était de déterminer si l’intégration de l’IA avec les drones aériens sans pilote (UAV) pouvait permettre de réduire considérablement le délai entre la détection d’une menace, la prise de décision et la réponse apportée. Dans des environnements contestés complexes, impliquant des théâtres d’opérations terrestres, maritimes, aériens et cybernétiques, la capacité à réagir rapidement est cruciale pour conserver un avantage opérationnel.

Un scénario d’essai mettant à l’épreuve la coordination entre drones et IA

Lors de ces essais, un drone britannique a été en mesure de détecter la position de forces adverses grâce à l’application Tactical Assault Kit (TAK). Cette application, fonctionnant comme une carte tactique numérique, a permis d’ajuster en temps réel la trajectoire du drone en se basant sur les données recueillies par un autre drone chargé de fournir des images détaillées. Les informations consolidées ont ensuite été transmises à un « officier IA » dans le centre d’opérations tactiques, qui a pu superviser et valider le déclenchement d’une frappe aérienne par un drone australien XT-8.

« Auparavant, chaque nation utilisait ses propres jeux de données pour développer des modèles distincts et les déployer sur ses propres plateformes. Avec RAAIT, nous avons fait progresser le pipeline d’IA en se concentrant sur l’interchangeabilité et l’interopérabilité, ce qui permet d’utiliser n’importe quelle combinaison de jeux de données, de modèles, d’algorithmes et de plateformes entre les trois nations. » – Kimberly Sablon, Directrice principale de l’IA de confiance et de l’autonomie au Pentagone

Vers un « écosystème AIA » opérationnel et robuste

Les leçons tirées de ces essais conjoints vont permettre de créer un « écosystème AIA » (IA de confiance et autonomie) interopérable, capable de collecter des données, d’entraîner les systèmes d’IA, de mener des tests et évaluations, et même de s’adapter à des menaces imprévues en moins de 10 heures. Selon Kimberly Sablon, l’objectif est d’aboutir à « un pipeline robuste, interchangeable et interopérable » pour une utilisation opérationnelle par les trois nations de l’AUKUS.

Un enjeu stratégique majeur pour conserver un avantage militaire

Au-delà des prouesses technologiques démontrées lors de ces essais, l’intégration réussie de l’IA dans les systèmes d’armes représente un enjeu stratégique de taille pour les pays de l’AUKUS. Face à l’émergence de nouvelles menaces asymétriques et à la militarisation croissante de certaines puissances régionales, conserver une longueur d’avance technologique est crucial pour préserver la supériorité militaire. Cependant, le déploiement opérationnel de telles capacités soulève également des questions éthiques et de confiance qu’il ne faudra pas négliger, notamment en ce qui concerne le degré d’autonomie laissé aux systèmes d’armes pilotés par l’IA.