IA musicale : Suno revendique le fair use face à la RIAA

Published On: août 3, 2024//Categories: IA, News//3 min read//552 words//
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Un débat juridique qui secoue l’industrie musicale

L’intelligence artificielle bouleverse de nombreux secteurs, et l’industrie musicale n’y échappe pas. Au cœur de cette révolution, la startup Suno se retrouve sous les feux des projecteurs suite à une action en justice intentée par la Recording Industry Association of America (RIAA). L’enjeu ? L’utilisation de chansons protégées par des droits d’auteur pour entraîner son modèle d’IA générative musicale.

Suno admet l’utilisation de musiques sous copyright

Dans un document judiciaire déposé jeudi, Suno a reconnu avoir utilisé des millions d’enregistrements pour entraîner son modèle d’IA, y compris du matériel protégé par des droits d’auteur. Mikey Shulman, PDG et co-fondateur de Suno, a déclaré dans un billet de blog : « Nous entraînons nos modèles sur de la musique de moyenne et haute qualité que nous pouvons trouver sur l’internet ouvert… Une grande partie de l’internet ouvert contient en effet des matériaux protégés par des droits d’auteur, et certains appartiennent aux grandes maisons de disques. »

Le « fair use » comme ligne de défense

La startup affirme que cette pratique est légale en vertu de la doctrine du « fair use » (utilisation équitable). Cette notion juridique, souvent comparée à l’exception pédagogique en droit français, permet dans certains cas l’utilisation d’œuvres protégées sans l’autorisation du détenteur des droits.

Shulman pousse l’analogie plus loin en comparant l’apprentissage de son IA à celui d’un « enfant qui écrirait ses propres chansons rock après avoir écouté le genre ». Il ajoute : « L’apprentissage n’est pas une infraction. Il ne l’a jamais été, et ne l’est pas maintenant. »

La RIAA contre-attaque

La RIAA n’a pas tardé à réagir, qualifiant les déclarations de Suno de « concession majeure de faits qu’ils ont passé des mois à essayer de cacher ». L’association argue que « leur vision de ‘l’avenir de la musique’ est apparemment une vision dans laquelle les fans ne pourront plus profiter de la musique de leurs artistes préférés parce que ces artistes ne peuvent plus gagner leur vie ».

Un précédent juridique en devenir

Ce litige soulève des questions fondamentales sur l’application du concept de « fair use » à l’ère de l’IA. La décision finale pourrait avoir des répercussions bien au-delà du cas de Suno, établissant potentiellement un précédent pour l’ensemble de l’industrie de l’IA générative.

Comme le fait remarquer un expert en droit de la propriété intellectuelle : « Le cas Suno vs RIAA pourrait redéfinir les contours du ‘fair use’ à l’ère numérique. C’est un peu comme si un ninja tentait de se faufiler dans un champ de bananiers protégé : jusqu’où peut-il aller avant d’être considéré comme un intrus ? »

Implications pour l’avenir de la création musicale

Au-delà des aspects juridiques, ce procès soulève des questions cruciales sur l’avenir de la création artistique. Comment équilibrer innovation technologique et protection des droits des créateurs ? L’IA musicale représente-t-elle une menace ou une opportunité pour les artistes ?

Alors que le débat fait rage, une chose est sûre : l’industrie musicale est à l’aube d’une transformation majeure. Reste à savoir si cette révolution se fera en harmonie avec les créateurs ou sur fond de dissonance juridique.